Fiche Noé Conservation
Le sureau est un bel arbuste bienfaiteur
de la faune sauvage… et de l’Homme ! Il possède de nombreux atouts souvent
méconnus et mérite pleinement sa place au jardin. Apprenez dès maintenant à le
connaitre pour mieux le valoriser chez vous !
Place
écologique : Plante Hôte
Pourquoi s’intéresser au sureau ?
Le sureau
est à lui tout seul un vrai garde-manger pour la biodiversité qui assure
l’équilibre de votre jardin ! Sa sève nourrit tout d’abord des pucerons
spécifiques (qui ne vivent que sur le sureau) et attire ainsi de nombreux
insectes auxiliaires comme les syrphes ou les coccinelles à deux
points. En cas d’invasion sur vos plantations, la défense contre les ravageurs
est donc assurée. Et si les problèmes perdurent, le purin de sureau s’en
charge. Une vraie aubaine pour le jardinier ! Les fleurs du sureau sont pauvres
en nectar mais elles attirent néanmoins des insectes friands de pollen comme
les abeilles, les bourdons et les coléoptères qui butinent
les cultures. Les baies du sureau, même si elles sont toxiques pour nous
lorsqu’elles sont crues, sont fort appréciées des oiseaux comme le rouge-gorge,
la grive, les passereaux... Enfin, le sureau est la plante
hôte de papillons de nuit tels que la phalène du sureau et le sphinx
du troène.
L’intérêt du
sureau ne s’arrête pas là ! En effet, les abeilles et les guêpes
solitaires creusent ses tiges à moelle et y déposent leurs larves,
précieuses descendantes, à l’abri des intempéries et des prédateurs. Le sureau
s’incère également très bien dans une haie champêtre où son feuillage
dense constitue un refuge idéal pour les oiseaux nicheurs.
Comme si
cela ne suffisait pas, le sureau est aussi apprécié des gastronomes ! Les
baies, une fois cuites, permettent d’obtenir du vin, du sirop, des
gelées, des confitures, des tartes, des beignets…
Et avec l’écorce, les feuilles et les fleurs, profitez de nombreuses propriétés
thérapeutiques (sudorifiques, anti-inflammatoires…). Utilisé avec précaution,
le sureau offre ainsi l’embarras du choix pour se régaler et garder la forme !
Qui est-il ?
Le sureau
noir (Sambucus nigra) est un arbuste qui peut atteindre 10m et vivre
une cinquantaine d’années. Il est reconnaissable à ses fleurs blanches
odorantes formant un plateau en haut des tiges et présentes à partir de juin.
En septembre, des baies noires matures remplacent les fleurs. Le sureau
rouge (Sambucus racemosa) est plus précoce et possède des fruits de
couleur rouge vif regroupés en grappe. De manière générale, les sureaux
perdent leurs feuilles en hiver ce qui leur permet de mieux résister au
froid.
L’astuce :
Prenez garde lorsque vous cuisinez le sureau ! Le
sureau yèble (Sambucus ebulus) est une plante herbacée qui ressemble
fortement au sureau noir mais qui n’est absolument pas comestible pour l’homme,
et même très toxique. Comment le reconnaitre ? Ses fruits noirs sont
tournés vers le haut alors que ceux du sureau noir sont tournés vers le bas.
Comment favoriser le sureau dans votre
jardin ?
- Si vous n’en avez pas dans
votre jardin, il vous sera facile de l’introduire. Récoltez avec
parcimonie des baies de sureau (dans les haies, les bosquets, à la
lisière des bois…) de manière à ne pas "piller" les ressources
de la faune sauvage. Disposez-les ensuite directement à l’endroit voulu :
au soleil ou à mi-ombre, le sureau se plaisant sur des sols riches en
azotes et plutôt humides.
- Vous pouvez également vous
procurer des plants de sureau dans le commerce. Dans ce cas, préférez les variétés
sauvages (citées ci-dessus) aux variétés horticoles, qui seront plus
adaptées à la faune sauvage de votre jardin.
- Si par contre vous avez un
sureau dans votre jardin, vous n’avez qu’à profiter de ses bienfaits
! Il ne se prête guère à la taille et se préfère au naturel. Malgré cela,
si besoin est, il vous sera possible de lui imposer des coupes de
formation, mais cela, à plusieurs années d’intervalle. Chaque année, de
jeunes plants apparaissent à proximité des sureaux en place (les oiseaux
sèment des graines naturellement…). Pour éviter que l’endroit ne soit
envahit, il vous suffit d’arracher ces petits plants et de les jeter dans
le compost, ou bien de les replanter ailleurs pour recréer une nouvelle
haie ou compléter une haie déjà existante.
L’anecdote :
En hiver, les feuilles de sureau tombées au sol sont
loin d’être inutiles ! Les laisser au pied des arbres ou de la haie fournit
nourriture et abri à la faune sauvage et c’est une source d’humus* pour les
végétaux.